AU SUJET DE L'HYPNOSE TANTRIQUE

HYPNOSE TANTRIQUE
En plus de mes séances d’hypnose dite quantique, je propose désormais ce que j’appelle une hypnose tantrique.
Pourquoi ? Comment ? Au fil des rencontres, des yeux qui se dessillent… la vie même.
Quantique, Tao, Tantra… Bouddhisme, Hindouisme… sont dans une même lignée. Tao en Chine, Zen au Japon, Tantra en Inde… pour nous occidentaux, tout cela est l’orient.
Cela nous mène à l’orient de nous-mêmes, en dehors du cogito cartésien.
Tu respires et tu ne sais même pas que tu es déjà à l’orient de toi, aux antipodes de la pensée, surtout dans le petit écart entre l’inspir et l’expir qui s’appelle « la petite pause ».
Le Tantra est exactement cela, l’alternance de perles sur un fil, des perles vides et des perles pleines.Tao, Tantra… l’un cherche à éradiquer le désir charnel, l’autre à le magnifier ? Pas vraiment, ce sont les mêmes notes de partition sur une autre tessiture.
Les perles sont aussi l‘absolu et le relatif.
Quand tu étais serré, serré de la pensée comme serré de la peau, tu tentais d’atteindre l’absolu, la perfection, le contrôle total. Un pas de plus qui est un pas de moins et tu t’invites à renoncer à l’absolu par le relatif, à renoncer au Tout par un petit bout.
Que se passe-t-il alors ? Ça s’élargit, tu prends l’univers entier à l’intérieur de toi et tu es en chaque point de cet espace. Tu pénètres l’absolu en y renonçant.
Longtemps, j’ai cru que le Tao visait à éradiquer le désir, un des cinq poisons majeurs. Que nenni. Le poison majeur est l’attachement. L’attachement à l’autre, à toi-même en tant que vivant, en tant qu’intègre, avec son cortège de peurs pour te défendre.
L’hypnose met l’image à la place de la pensée, avec un son, un souffle, une scansion, une vibration. Le quantique te transporte dans une autre dimension où tu traverses les murs et te retrouves en plusieurs lieux à la fois. Le Tantra ajoute la caresse.
Caresse avec les mains pour certains, avec le verbe pour d’autres. Le souffle du praticien, sa langue, touche ta peau. Son œil voit ton corps. Non ton corps apparent, le diamant vibratoire de ton corps si longtemps retenu. Si tu te laisses voir, tu desserres ce que Reich appelait tes défenses caractérielles.
Mes séances quantiques étaient déjà tantriques. Qu’implique le passage du mot quantique au mot tantrique ?
D’oser un peu plus. Dis-moi comment tu pratiques ta sexualité et je te dirai qui tu es.
Amener le mot « tantra » est se confronter au tabou, à la barrière de la peau. Au « oui ».
Déjà se regarder, ne serait-ce que le visage, au plus profond des yeux, et dire « je te vois ». Tu touches la peau de l’intérieur. La peau touche avant d’être touchée : son rôle est multiple, définir le Soi et le non-Soi, être sensible et protectrice.
La peau est extérieure et intérieure, une frontière. Il y a la peau extérieure et la peau même de chaque cellule, la membrane. Le vêtement est une membrane.
Quel est le risque de toucher une peau ? D'en avoir du plaisir, ou du déplaisir. Dans les deux cas, le plaisir est en jeu. Allons plus loin, plus sale, plus extrême, tu as toujours tes yeux dans mes yeux. Je te vois. Allons plus loin. Plus loin c’est où ? Dans la sainteté, dans l’innocence.
Je te vois. Toujours une peau touche une peau. Pas seulement par les mains. Le verbe est une peau. La langue est une peau. L’intonation est une peau. Tu es touché par les mots. Ton corps est vêtu de plusieurs peaux extérieures, auras, qui sont touchées et touchent l’autre avant même de le toucher « concrètement ». Nous sommes des créatures tactiles et vibratoires. Des ectodermes.
La respiration touche la peau en tout point : s’ouvrir à respirer est déjà prendre un risque sexuel. Sans ce risque, pas de vie. Le sang amène l’oxygène en tout point pour que partout ça respire, que ça vive.
Le mot tantrique s’est associé aux massages. Être massé, c’est être aimé. Ces massages se sont emparés d’un champ tabou chez les thérapeutes, celui du toucher.
Rappelons que le massage n’est pas une fin en soi mais un moyen, un véhicule vers l’éveil, comme la méditation. Éveils charnels et spirituels ne feront qu’un quand ils ne sont plus dissociés.
Une avancée majeure a été l’introduction de l’hypnose dans les hôpitaux : le corps et l’humain étaient enfin réhabilités. L’hypnose, même sans toucher, est un touché. Elle ne s’occupe que du corps.
Quelle libération qu’enfin quelqu’un vous touche, vous accepte., vous trouve beau, désirable. Il ne s’agit pas de votre beauté, vous le savez, il s’agit de la beauté cosmique à l’intérieur de vous. L’apparemment très laid peut irradier de cette lumière, de cette pureté, de cette acceptation. En quoi ? En la vie même qu’il s’agit de remercier pleinement.
Cette hypnose tantrique n’a nul besoin de ce toucher manuel. Le toucher est principalement verbal, l’archet langagier procure le même plaisir que l’acte même : la respiration consciente procure un va-et-vient nouveau dans la gorge, au rythme du patient, sans brusquer. Le tantra est lent car il a déjà un pied dans l’infini. Il sort de l’urgence.
Il s’agit de réparer le premier passage brutal de l’air dans la gorge, cette brûlure au sortir d’un Éden amniotique.Il s’agit de se réconcilier avec l’air, de l’apprivoiser, d'en faire un ami, de mettre de l’humide dans un air devenu trop sec.Ce toucher réécrit la grammaire génique.
L’approche est refondatrice, dans une pensée épigénétique : des gènes éteins ou inemployés peuvent reprendre fonction et modifier la structure de l’individu. Par une caresse. Par un mot. Travailler sur la peau est travailler potentiellement sur le génome.
Le passage du quantique au tantrique se trouve dans le mot OSER.

Oser, c’est se libérer.