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Comme un patient. 

Photo fascinante. Entre l'ancien et le moderne, entre le foncé et le clair, entre l'arrêt et le mouvement. 

Aussi entre le solide et le fluide. 

Temps de transmutation. Alchimie de l'être, transformation du plomb en or. 

Le patient attend en plein mouvement. Le temps est figé et se déroule. 

La forme est potentiellement multiple. 

Ça va advenir, s'éteindre ou s'éclairer ou les deux a la fois comme parfois on perçoit mieux les yeux fermés. 

Dès que le patient n'attend plus, il avance. 

Là, c'est en cours. 


Tous, des marins.

Hypnose : être médecin, psychologue, ou non. Utiliser des protocoles, ou non.

Qu’est-ce que l’hypnose ? demandait déjà François Roustang.

L’hypnose, est ce qui réunit ceux qui se trouvent dans le champ de l’hypnose. Ceux qui vivent par elle, qui respirent par elle, qui la pensent même si certains estiment qu’ils se trompent. L’hypnose devient un état. Un état est ce qui se passe dans un champ, qui instaure ses propres lois. Ainsi, quand vous êtes dans le champ de l’amour, ce champ peut provoquer plusieurs états induits par le champ, désir, fusion, attirance, rejet, haine, jalousie…

Qu’est-ce qu’être juif ? C’est être dans un état induit par un champ, en dehors de toute religion. Par exemple, les Ashkénazes et les Séfarades, juifs d'Europe ou descendants d’Espagne vers l’Afrique du Nord, sont opposés mais se rejoignent si un agresseur extérieur les attaque.

Dans le « groupe » Hypnose, au-delà d’être médecin ou non, formée par une école officielle de la CFHTB ou non, ce sur quoi je reviendrai, se différencient ceux qui pratiquent des inductions rapides, qui font de la street hypnose, et ceux qui prônent davantage un apprentissage d’auto-hypnose. Ils sont opposés, mais dans le même champ de l’hypnose.

Qu’est-ce que l’hypnose ? C’est ce qui se passe dans le champ de l’hypnose. Là, se différencient les médecins et psychologues cliniciens, de ceux venus d’autres champs pour entrer dans celui de l’hypnose, qu’ils soient infirmiers, coiffeurs, mécaniciens...
Dans ce champ, les deux clans sont des marins. Ils naviguent, vont d’un point à un autre, eux-mêmes et les patients qu’ils convoient. Un n’y connaît rien, et l’autre connaît, mais les deux sont des marins.
Pourquoi le deuxième, qui n’y connaît rien, est-il devenu marin ? Pour changer de condition, par intérêt personnel, pour gagner de l’argent… Peu importe. Il n’aurait pas pu être médecin ou clinicien, mais le voilà marin.
Il est entré dans le champ. Il peut être rejeté des nantis, médecins, cliniciens, diplômés… ou non. Ils sont dans le champ, et je vais dire que celui qui est dans le champ est mon ami, puisqu’il partage mon territoire, mon oxygène, mes préoccupations.

Je suis un marin, et il est un marin. Je suis un ingénieur marin, et il est un marin. C’est-à-dire que je connais bien mieux la carcasse du bateau, ses points de force et de faiblesse, son infrastructure, la façon dont il prend le vent ou louvoie, la bonne taille de la baume, de l’ancre, de la voilure… Mais que je connaisse bien mieux la structure du bateau fait-il de moi un meilleur marin ?
S’ajoutent l’intuition, le sens des étoiles, et peu à peu l’expérience.

Un jour, ce marin qui débute sans rien connaître au bateau demande des plans, des protocoles, des routes… Il va employer la bonne route, mais ce n’est pas une vérité, c’est une route qui a été bonne ce jour-là en fonction des caractéristiques du jour dont font partis son état et celui du patient en transe.

Prenons deux exemples, de Ernst von Glasersfeld et de Watzlawick relatés par Teresa Robles :

« La réalité est comme une serrure et notre construction de la réalité est la clé qui l’ouvre. La configuration de la serrure n’est pas importante explique Ernst von Glasersfeld. Ce qui compte est ouvrir la porte. Il se pourrait que plusieurs clés différentes ouvrent cette même serrure. Si une clé ne l’ouvre pas, on ne va pas remettre en cause la configuration de la serrure mais chercher une autre clé. L’activité cognitive humaine est le processus de fabrication des clés qui va aider l’homme à ouvrir les chemins qui mènent aux buts qu’il veut atteindre ». 
« La nuit est sombre, orageuse, nous conte différemment Watzlawick. Un capitaine, sans balises ni rien qui puisse l’aider dans sa navigation, doit traverser un détroit qui ne figure sur aucune carte maritime. Si le bateau s’échoue sur des rochers, le capitaine aura découvert que ce n’était pas la voie navigable. Si, par contre, il traverse le détroit, son succès prouvera seulement que la route empruntée, dépourvue de récifs, ne menait pas à la collision. Il n’aura rien appris sur la configuration réelle de la côte. »

Les clés. La serrure. Le navire. Le capitaine. La nuit sombre. 
Le fait de modéliser une situation, et qu’elle prédise des événements avec précision, n’est pas le signe qu’elle soit vraie, ou non, mais seulement qu’elle prédise les événements dans des circonstances données. C’est ce que Stephen Hawking appelle le réalisme du modèle dépendant et ce que mon patient commence à percevoir quand je l’invite à ne pas prendre pour forcément vraie la réalité qu’il perçoit.
Une théorie différente pourrait prédire les mêmes événements.

Dans ce voyage, il y a des faits, profondeur du guet, mouvement des marées… et des résonances entre patient et thérapeute plus proche d’un chamanisme, car le bateau mental qui vogue change le cours du bateau terrestre, fut-il sur l’eau.
Ce qui se passe dans le champ de l’hypnose est une forme de chirurgie où les mots et les silences font office de scalpel. Le protocole de la médecine ne se confond pas avec celui de l’hypnose : pourtant on ne peut naviguer sur cet océan sans une ligne directrice qui indique un chemin. Le thérapeute est un berger qui amène le mouton dans un autre pré.
Ici, nulle métaphore péjorative.

Derrière chaque mot, le patient est là, naviguant dans un champ commun au praticien. Attentif. Parfois défensif s’il doit d’abord lâcher sa peur de l’eau, de l’immensité, tel une grenouille qui n’a connu que sa mare, ou son puits.
Des clés, et une serrure. Dieu, parfois est une clé, ou Erickson, ou Bouddha. Des clés, provisoires car la serrure humaine peut changer, ou des chemins, toujours provisoires, des protocoles valides un jour et peut-être pas le lendemain.
Le chemin qui mène à bon port est toujours un chemin provisoire et celui qui emploie le même protocole aura raison un jour, et l’autre non, pour des rayons qui toujours le dépassent.

Par chaque mot posé, garder le sens de la thérapie qui s’invente à chaque instant même s’il y a fausse apparence de répétition. Le marin n’est jamais seulement un marin. Il est la mer, il est le bateau, il est le port, il est le naufrage potentiel, il est la berge, il est le salut. Il est.

Le thérapeute est celui qui est. Dans l’instant, il incarne le phare dont l’éclat modifie ou réoriente l’objet.

Tous, des marins.


L’Ainsi et le fleuve.

L’Ainsi-ité.

Souvent, quand quelque chose se passe contre lequel je ne peux lutter, ou quand je n’arrive pas à me faire entendre, je conclus, ou pose l’instant, par un « c’est ainsi ».

En lisant Vinogradoff*, je retrouve cette idée du courant qui coule par le « zi-ran » chinois, le naturel : « La Voie elle se modèle sur le naturel » dit le Tao.

Vinogradoff explicite, à sa façon, cette expression : « Les êtres sont vivants et évoluent dans le temps car ils sont baignés dans le temps dans « l’ainsi », dans le naturel, dans la spontanéité. Cette vie s’écoule de soi-même, en chacun, et rien ni personne ne peut empêcher ou influer sur ce courant vital. Courant qui contient son ordre propre, incolore, inodore, indescriptible, innommable, son principe, qui naît et se dissout dans le Tao. »
Le « c’est ainsi » est aussi fort que le « tu as raison ». C’est se situer sur un autre champ que celui de la résistance, de la lutte, du barrage, et laisser de nouveau couler le flux, le "flow » : la rivière, ou le fleuve, un instant entravé(e), va retrouver son lit.

L’acceptation. 

« L’Ainsi-ité » est l’acceptation. Que le courant ait son propre ordre signifie que tant que l’on n’atteint pas la fin d’un processus, on ne peut savoir ce qui est bien ou pas.
Un cheval s’égare, et on le déplore. Le reste du troupeau est décimé par une épidémie. Le cheval revient. Il est le seul sauf. De même, un accident prive d’une jambe un de ses enfants. On pleure cette jambe. Tous les autres enfants sont réquisitionnés pour une guerre, sauf l’estropié qui reste le seul sauf.
Tant que le terme du chemin, que l’on n’atteint jamais si l’on considère que tout est processus et constant changement, n’est pas, il est impossible de savoir si l’obstacle est une peine ou une joie. Ce qui est dans l’instant n’est ni bon ni mauvais, c’est.

L’Ainsi-ité. C’est ainsi.

S’opposer, si on veut. S’opposer est faire un nœud.
Ou retrouver le « flow » naturel par le « c’est ainsi », retrouver la respiration sereine du fleuve qui s’écoule sans entrave.

*Vinogradoff : Erickson, Lao-Tseu et nous et nous et nous… Éditions Satas

PS : Je ne dis pas qu’il ne faut pas lutter à certains moments de sa vie, contre ce qui semble être des injustices, contre ceux qui assaillent sa famille. Mais si vient le temps de la lutte, que revienne aussi le temps du « c’est ainsi », l’Ainsi-ité, et le souffle s’allonge, la peine s’amenuise, le ciel se dégage.

https://hypnose-quantique.jimdo.com/la-joie/


Le « je vous aime » du « bonjour ».

Être et avoir / Se définir par la propriété / La propriété c’est du vol.

Il n’est que relation.

Mes amis Facebook, naviguons. Que veut l’homme occidental, et vous-même ? Exister. Dans le sens d’être.
Grandiloquence du vœu ! Mégalomanie !

Comment être ? Qui le dira ? Quel contenu ? Un des couples fondateurs du Tao est il y a / il n’y a pas. Wu/you. 
Wu, ce qui n’a pas. You, ce qui a. Ces termes définissent la présence ou l’absence de forme, de nom, d’aspect, donc d’existence.

D’après Vinogradoff* il n’y a pas de verbe « être » en chinois classique, de verbe disant : j’existe, je suis. Il y a simplement l’idéogramme « you » qui dit j’ai, j’ai l’existence, j’ai une forme, j’ai un nom, j’ai un aspect, donc je suis… je suis vivant.

Tel un objet, on se définit par sa propriété, par ce que l’on a. Qui peut le donner ? L’autre qui vous regarde, l’observateur, ou vous-même scindé en deux l’un regardant l‘autre.
Dans un « post » précédent je disais que l’hypnothérapeute est celui qui est. Corrigeons. C’est celui qui a la place de celui qui est, ce qui rapproche d’une idée lacanienne.

Naviguons. 

Proudhon disait justement (me semble-t-il) que la propriété c’est du vol. Comment en serait-il autrement. C’est tirer une richesse d’une masse pour la faire sienne. On retrouve cette idée dans la phrase reprise par Clément Rosset « tout roi est un usurpateur ».
Donc on n’est que par sa propriété, qui est du vol. Une fausse possession donnée par celui qui vous observe et vous conçoit ou qui place à ce poste.
Dans cette place, fausse et vraie, vous êtes dans une croyance qui vous définit.

On s’en fout.

Ce que je définis là est un jeu, le jeu nécessaire à un petit changement, une petite variation. L’espace quantique est ce qui est vrai et faux en même temps selon le regard de l’observateur donc le système de croyance.
Vous êtes intelligent ou bête selon qui vous regarde, beau ou laid, généreux ou avare…
Ce qui crée l’objet, est en premier lieu, la relation.
Celui qui dit seulement « bonjour » dans Facebook est autant philosophe que celui qui disserte sur Jung ou Schopenhauer. 
Le philosophe donne une substance et, même si ce peut paraître triste, toute substance est égale. C’est une substance. (Comme Sartre disait « un homme vaut un homme ».)
Le « je vous aime » du « bonjour » soutient Goethe et Épictète. Il vous donne un avoir que vous transformez en être.
Si j’aime tant l’art abstrait, c’est parce qu’il est ouvert à toutes les sensations et interprétations. Il ne vaut que par ce qu’on y met, donc ce que l’on ressent. Il est l’avoir absolu que votre regard transforme en être.
Il est l’objet total qui peut être adoré ou haï, selon…

Être est mouvant, un processus… selon…
Jamais aboli. Toujours vacillant. Vide.

PS . L’image représente une fusion entre le contenant et le contenu, la fonction et le sens, l’avoir et l’être, un détournement de l’utile que l’on pourrait appeler un luxe. Vive le luxe !

PS2: Tao: Ayant et n'ayant pas naissent l'un de l'autre. 
Ce qui a produit les 10 000 êtres, mais ce qui a est produit par ce qui n'a pas. 

*Vinogradoff : Erickson, Lao-Tseu et nous et nous et nous… Éditions Satas


La supra conscience.

Beaucoup parlent de conscience, d’augmenter sa conscience par le fameux « connais-toi toi-même ».
Connaître quoi ? Il s’agit d’être, pas de connaître, et même plus, être autrement au-delà des anciens connaître. Renaître. En changeant un peu la façon de s’asseoir, aurait dit François Roustang.

Augmenter sa conscience ? Quelle conscience ? Conscience de quoi ? Comment penser à partir de soi-même pourrait-il amener un regard neuf ? Octavio Paz dans L'Arc et la Lyre écrit : "être soi-même, c'est se condamner à la mutilation, car l'homme est perpétuel désir d'être autre. »

De même, beaucoup parlent d’inconscience. Comme s’il y avait le conscient et l’inconscient alors que l’on n’est pas plus conscient ou inconscient de l’un ou de l’autre qui sont comme une eau que l’on voudrait retenir dans ses mains, une utilisation d’outils caducs.

S’il est une notion à inventer, que je décline dans mes livres sur » l’Hypnose quantique »*, c’est celle d’une supra conscience, même si je ne la formule pas ainsi.

Issue de ce que l’on appelle le réalisme du modèle dépendant, c’est une conscience adaptée à chaque situation. Faire le vide, ou l’impossible vide, est s’ouvrir au champ de multiples possibilités qui peuvent prendre place à partir d’un désir, d’un état, d’une émotion, d’un regard, d’une culture… une conscience collective jungienne autant inventée par soi que par l’autre puisque dans une co-création, et différente selon chaque champ croisé. (Ou chaque soi, ou chaque autre, ou chaque relation entre les deux). De même, cette supra conscience n’est jamais finie, en perpétuel devenir, toujours mouvante.

Dans une image de science-fiction, on serait des êtres multiples et dissociés croisant des champs multiples et prenant des formes différentes selon le champ, ce qui accroît le nombre de voies de liberté. Devenir le plus possible multiforme réduit la douleur qui n’est qu’une inadéquation entre la forme et le lieu.
(Ce qui provoque douleur, blocage, jugement, car toujours pensé à partir d’un état figé sur un état nouveau.)

Se décentrer d’un état, prendre une distance, amène un nouveau champ du réel. Il ne s’agit pas d’être conscient de ce que l’on est, mais d’incarner un autre qui engendre un autre réel qui nous façonne autrement.
Le départ est hypnotique, par le fameux « comme si ». Si tu n’avais pas mal, si tu te détachais de ton obsession… Le réel est toujours une croyance de réel. La plupart des « guérisons de type magiques et inexpliquées » partent d’un détachement avec le premier réel. Les bouddhistes parleraient d’un détachement de l’ego.

Toujours, selon la façon dont on pratique ce détachement aux lieux communs, des délires ou même des actes que certains qualifieraient de « criminels » peuvent apparaître. Chaque être induit son champ. Je n’ai pas de réponse à cela et le domaine « quantique » est un vivier vif à délire.

Mes consultations partent toujours d’un : « et si vous pensiez autrement ? » « Et si vous alliez bien ? » Cela à partir d’un temps 0 qui est celui de la séance.

Un des derniers patients m’a demandé si personne ne me donnait de claques quand j’affirmais qu’il était hyperfacile d’arrêter de fumer. » Je lui ai répondu que la plupart me disaient merci » en sortant ou peu après.

Je ne fais aucun prosélytisme. J’explique une façon de voir, de travailler, de vivre, de ce qui est pour moi « accroître des chemins de liberté.


Qu’est-ce qu’une œuvre ? Chacun est une œuvre, même si certains le semblent plus que d’autres.

Dans la nuit, j’ai créé l’œuvre « Qui est là ? »

La réponse de l’artiste niçois Ben (Vautier) m’est venue, sur une planche où il aurait écrit « Je suis là », ce qu’il aurait pu faire mais non… Il en a écrit d’autres semblables, mais pas celle-ci.

Ben m’a fait pensé à Nice, à la journée sur l’Hypnose et la sexualité de l’institut Milton Erickson Nice-Côte d’Azur que j’ai co-animée, à des rencontres plus qu’agréables, Francine, Céline… d’autres noms en « ine » peut-être… Puis d’autres rencontres de Facebook, Stéphanie, Pasi… d’autres noms en « i » peut-être… et des déclinaisons de noms masculins, Lauri, Jean-Mi… et toujours d’autre en « i » même s’ils sont en « o » ou « u »…
Toutes ces vies brassées en un continuum auquel se superpose le poème « Les passantes » d’Antoine Pol, mis en musique par Brassens et repris par Iggy Pop.


 

 

Pour moi, cette image représente parfaitement l'amour que je dédie à tous.

 

(équilibre, complémentarité, transpercement, fragilité et solidité mêlés... mouvement et immobilité, attente et fixation dans l'instant...)


La tricoteuse

(In Hypnose quantique: Le choix d'être bien, ou pas".

Vahe Zartarian et Martine Castello utilisent les termes indissociables de Cause Unissante et de Cause Séparante qui engendrent des cycles unir-séparer-unir-séparer. 
L’union de ce qui s’unit et se sépare donne un élément tiers et nouveau qui reprendra le même état dynamique.
Posons un Principe Directeur comme une tricoteuse, La Cause Séparante et la Cause Unissante comme deux aiguilles et les eidos (idées) comme les mailles d’un pull. 
La Tricoteuse sait quel pull elle veut faire. Pour cela, elle emploie des aiguilles qui séparent et rassemblent la laine, dans un cliquetis qui correspond à la prise de conscience. Chacun de ces mouvements construit une maille du pull, donc un eidos. 
Et quand la tricoteuse revient plusieurs fois sur le même point, elle crée un relief, un grain de matière.

Cette tricoteuse, personne ne la voit car elle est entièrement dans le pull qu’elle tricote. De même pour les deux aiguilles. Quand à nous qui faisons partie du pull comme tout le reste, nous ne pouvons apercevoir que les mailles, les eidos.

Et encore, ce pull-là est très étrange, n’apparaissant jamais fini. C’est simplement notre conscience, qui en construisant la notion de temps, construit du même coup l’image complète du pull.

« Plus d’extérieur, d’intérieur, la personne est à la fois la tricoteuse, la machine, la pensée et le pull infini qu’elle tricote. ». A un niveau, les choses doivent être certaines, sinon l’ordre n’existerait pas. A un autre niveau, elles doivent être incertaines, sinon il n’y aurait pas de nouveauté.


 

 

 

Content.

 

Intervention en hôpital pour une patiente amie prête à être opérée pour occlusion intestinale compliquée. Discussion avec le chirurgien pour différer l'opération et attendre les résultats d'une séance d'hypnose. Il accepte si je convins le patient d'avoir une sonde qu'il refusait. OK. Séance sur la fluidité du corps et, de façon annexe, sur l'acceptation de la sonde qui sera provisoire. Mieux-être et détente du ventre les heures qui suivent. Le chirurgien attend encore. Le patient continue sa séance en auto-hypnose. Le jour suivant, le patient "se vide" complètement, l'occlusion est levée et l'opération annulée. Merci l'hypnose et le travail commun.


 

 

 

 

 

 

Bonheur. Qu'est-ce que la joie, le bonheur? Ce soir, en ouvrant une tomate d'une stupéfiante beauté.


 

 

 

 

 

 

Cerveau et moelle épinière d'une grappe de raisins



Très beau texte de Patrick Duquoc.

Partager ce qu'on aime est un plaisir presque aussi grand que créer soi-même.

"Faire de l'espace / Laisser l'espace se faire libre
Faire du vide dans le calice / Regarder et le voir disponible et vide
N'espère pas / N'attend pas / Chante et tourne l'argile humide sur le tour pour que le vase s'expanse
Sois vide / Sois prêt / sois avec Elle, avec Lui, avec la fleur, avec l'arbre ou le rocher, ou encore le vent qui passera
Accueillir / recueillir / cueillir / accepter / Laisser pénétrer / se rêver intensément autre, intensément fleur, intensément Elle, intensément Lui, intensément roche ou vent gris.
Se glisser / Réglisse dans la bouche ou dans le sang
S'emplir / Prendre à plaines mains ce Tout torrentiel
Danser / sarabande les mots, les images, les sons, les sensations
.
S'envoler / voler / Plume bleue ou neige ou crème / Danser ou chanter à haute très haute voie. en douceur, ou en susurrant à l'oreille, sur l'épaule.
A tension ou sans / Détendu et vif / Défendu et vigile
Et les mots musique attention à eux / Attention à leur charge / Leur écho
Ce qui est dit ai dit / Ceux qui aidaient ont dit / Ce qui sort va rentrer / Ce qui dort va s’éveiller "
extrait des mémoires écorcées en cours d'écrits-Tür.



La douleur

 

extrait de Hypnose quantique 3: La Joie

Un jour, tu résonnes à une douleur car une douleur a résonné en toi. Pourquoi ? Tu pourrais ne pas y résonner, mais tes os résonnent, ta chair, tes organes.
Bien... 
Cette douleur, qui résonne à l’intérieur de toi, y est entrée. Et si elle est entrée, elle peut sortir. Si elle est entrée c’est qu’elle était extérieure à toi. Tu peux la regarder différemment, non comme une partie de toi malade, plutôt comme une intruse.
Est-elle blonde, ou brune avec de grands cils comme un Bambi ? Ou encore sans cils comme un serpent qui n’a pas de paupière ? Est-elle dure, ou molle, bleue, violette, jaune ?
Quand tu as défini la couleur de ses cheveux, la dureté ou la mollesse de son corps, tu peux commencer à en changer les caractéristiques, les attributs. Tu t’amuses à modifier sa texture, ses habits. Alors que tu n’étais que dans cette souffrance, tu t’amuses. La douleur commence à changer d’intensité, de fréquence, de discours. Elle n’aime pas que l’on se moque. C’est une sérieuse. Tu l’apprivoises et la déplaces, tu la mets dans une cage ou dans une poubelle, voire dans un jardin fleuri. Tu la déplaces et elle ne sait où se mettre, elle devient toute indécise, danse d’un pied sur l’autre, soudain hésitante. 

La maîtresse devient une petite fille.


 

 Certains tableaux sont fascinants. L'image vous arrête, vous capte, vous font entrer dans une autre dimension. Pourquoi? Entre-t-on dans un trou noir? Ou blanc? Ou lumineux comme le tunnel partagé des "mourants provisoires". Une amie m'a dit au mois de juillet que l'on passerait du 7 au 9. Super! C'est dans le dérèglement qu'il se passe quelque chose. C'est le manque qui structure le reste, le bord qui crée le trou. 
Pour Lacan, le pire de l'homme était "d'être comblé". Cet homme attend comme on attend devant l'image. On est suspendu dans son attente. On ne s'appartient plus totalement. Comme d'habitude, mais un peu plus.
Je songe à la superbe oeuvre de Samuel Beckett "en attendant Godot", où deux hommes attendent celui qui est déjà là, ou pas.


Faire des pointes sur la langue.

Araignée, pointes… Plusieurs visions :

Dans la journée, araignée, pointes… les patients… nettoyer des toiles d’araignées, comme on dit aussi avoir une araignée au plafond. Les pointes de ma langue comme scalpel, ou plumeau.

Ensemble, perchés, déperchés. Le plumeau ça fait rire, surtout sous les pieds. Rire... la vie revient...

La nuit, plus perverse, agite autrement la langue. Elle se délie. Parfois une étrangère, et aujourd’hui des françaises.

Jean Genet, Aragon, Victor Hugo, Rimbaud, Le cantique des cantiques… 
Des chanteurs de ma famille, Bashung, Daho, Léotard … et d’autres improbables, hors de ma culture, Georges Chelon pour Hugo, Serge Lama pour lui-même.

Cherchez l’erreur ? Il n’y a pas d’erreurs.
La vie présente des surprises. Tout est surprise, ou rien. Il n’est de surprise que pour qui est surpris.



Faire des pointes sur la langue.

Araignée, pointes… Plusieurs visions :

Dans la journée, araignée, pointes… les patients… nettoyer des toiles d’araignées, comme on dit aussi avoir une araignée au plafond. Les pointes de ma langue comme scalpel, ou plumeau.

Ensemble, perchés, déperchés. Le plumeau ça fait rire, surtout sous les pieds. Rire... la vie revient...

La nuit, plus perverse, agite autrement la langue. Elle se délie. Parfois une étrangère, et aujourd’hui des françaises.

Jean Genet, Aragon, Victor Hugo, Rimbaud, Le cantique des cantiques… 
Des chanteurs de ma famille, Bashung, Daho, Léotard … et d’autres improbables, hors de ma culture, Georges Chelon pour Hugo, Serge Lama pour lui-même.

Cherchez l’erreur ? Il n’y a pas d’erreurs.
La vie présente des surprises. Tout est surprise, ou rien. Il n’est de surprise que pour qui est surpris.


Le partage / Déclaration d’amour

Que celui qui aime Arvo me le dise, et qu’on se prenne la main.

J’aime Arvo. Arvo Pärt.

Faut-il partager son amour ?

Je ne sais, pourtant l’envie est là. Sans partage, la vie est impossible, voire douloureuse.
Même l‘ermite, cet extrême limite de l’homme, partage. Avec le silence, avec l’oxygène qui vient caresser et ouvrir ses narines, avec l’air sur sa transpiration.
La recherche de Face Book est avant tout de partage. C’est facile avec de belles citations d’amour, des photos de chat, de café, d’agrumes, de bébé…
Moins sans doute avec Arvo Pärt.

Je suis tombé en amour, comme disent les Québécois, avec Arvo. Partager Arvo est sans doute partager l’amer, ou le pimenté, ou le fade, ou l’acide… du moins évident… même s’il m’est sucré, façon de dire car je n’aime guère le sucre.
J’adore Mozart. Mais quand j’écoute Arvo, Mozart me semble du bruit.

Un jour, j’ai proposé Pendulum, de Steve Reich, et me suis senti seul. La solitude, c’est le destin d’un partage qui n’aboutit pas.

Si une seule personne aime Arvo, qu’il me le dise. Dès que l’on est deux, on est fort, même si je dis tout le contraire dans mon livre La Joie. Qu’une chose et son contraire, dans un même lieu, puissent se révéler… l’un… ou l’autre… l’un et l’autre… dans une paix et un trouble… est ce que j’entends par hypnose quantique.

Que celui qui aime Arvo me le dise, et qu’on se prenne la main.

Image: Oeuvre de Jean-Michel Hérin + Arvo Pärt


La joie fécondante se propage dans ton corps et commence à le fertiliser.

La joie. Ne t’attache pas au mot. Tu as ouvert ton corps, et y trouves la joie. Tu as inspiré, soufflé, puis ressentis cette vibration particulière, complexe, une harmonie surgit du ciel intérieur. À cet instant, tu ne t’occupes pas de la joie. Tu t’occupes à sentir la vibration du soleil avalé.
Elle grandit. Tu en élargis l’intérêt, tu passes de la joie simple à la joie fécondante.
L’invention du soleil se joint aux perles de pluie contenues dans ton souffle, mariage fécondant du feu et de l’eau. Les plaines s’ouvrent, les montagnes s’érigent. 
Tu crées les conditions pour que la flore pousse, pour que la faune circule. Tu invites le moment propice où ça peut advenir. 
Des bouddhistes, quelque part, décomposent l’ « aspir » et l’ « expir » en « so-hum ». Cela fait « so » quand ils aspirent l’air, et « hum » quand ils le soupirent. Le soupir est un joli terme de musique qui se joint au ré, au fa, au mi…
Au « so-hum » peut aussi se joindre le son continu du « bol chantant » qui résonne à n’en plus finir après que le maillet ait heurté le récipient vide.
La faune, la flore, le « so-hum », le maillet, le bol… Ce bol est composé de sept métaux en alliance des sept chakras. 
Le heurt, la résonance… 
Rien.
Le son se propage en onde. Il monte en toi en même temps qu’il disparaît. Les oreilles alertées, les ailes des narines titillées, la bouche chaude… Le son d’après soleil avalé embrasse ta peau, l’embrase, l’entrouvre, la soulève, la pénètre. Alors, la joie fécondante se propage dans ton corps et commence à le fertiliser.

In Hypnose quantique 3 ; La joie


 

La langue des oiseaux.

Pour parler d'un livre sur les consonances sexuelles des expressions populaires, j'écrivis "l'ivre des lits cieux".

Ça me renvoya à la langue des oiseaux dont parle si bien Patrick Burensteinas. Voici une vidéo introductive pour ceux qui ne le connaissent pas.

Beaucoup d'autres très longues sur YouTube car Patrick est un parleur impénitent qui peut tenir trois heures de long, et plus...



Que faire quand on s'est détaché de toute étiquette, qu'enfin on n'a plus de nom.

Tenir sa place.

Tenir sa place vide sans la laisser emplir par quiconque.

In La disposition, chapitre de "qu'est-ce que l"hypnose" de François Roustang, in Hypnose quantique: Le choix d'être bien, ou pas.

Tenir sa place vide sans la laisser emplir par quiconque me rappelle un poème de T.S. Eliot :

J'ai dit à mon âme, sois calme, et attends sans espoir
Car l'espoir aimerait en vain; attends sans amour
car l'amour aimerait le mauvais objet; il y a encore la foi
Mais la foi et l'amour et l'espoir sont tous dans l'attente.
Attends sans pensée, car tu n'es pas prêt pour la pensée:
Ainsi l'ombre sera lumière et le calme la danse.


Aujourd’hui le charbon est ardent.

Aujourd’hui le charbon est ardent. Éros a planté sa flèche. Comment est-ce venu ? Par un effleurement ? Par un sourire ? Par un mot ? Par une odeur ? Par une échancrure ? Par un regard ricochant sur une boursouflure d’âme ou de corps ?
Le travail que tu as fait sur ton souffle est devenu un loisir.

Le travail du souffle est devenu sa délivrance. Il a redonné vie à la morne plaine. Des monts se sont élevés, inventant des vallées, car il n’y a de vallées que s’il y a des monts. La vie a repris ses droits. L’eau gelée, réchauffée, s’est remise à couler. Les herbes, les fleurs, les arbres, ont resurgi d’entre les cailloux, les animaux sont revenus et lapent à l’étang. Ça court, ça vole, ça pépie. Ton souffle a reverdi ta vallée. Jamais tu ne t’es occupé d’Éros, et Éros est là.
Dedans, ça exulte.

Comment contenir tout cela ? Là où ça vit un peu plus intensément que de coutume, ça pourrait déranger. L’exaltation est au contraire de toute leçon de sagesse. 
Tu acceptes. Tu acceptes que ton souffle long et maîtrisé devienne parfois un petit souffle de chien, que tes naseaux écument, que la tension bizarrement te déligote. Tu es si fort, c’est-à-dire si tranquille, que tu acceptes.

Comment allier philosophie et exaltation ? Comment s’ouvrir sans souffrir ? Comment régresser à l’homme quand on aspirait à être Dieu ?
La philosophie est une exaltation qui se cache. Tu es devenue si forte que tu oses ouvrir ton corsage. Tu es généreuse, au-delà d’Éros. Éros est cupide, ce que l’on retrouve dans son nom latin Cupidon. Cupide, c’est vouloir thésauriser, garder pour soi, en vouloir plus et enfermer. Le contraire de donner.

Tu t’ouvres, tu donnes. Tu retrouves l’Éros primaire, pas encore dissocié en Agapè, pas devenu Cupidon. Tu retrouves celui qui incarne l’énergie en marche. Tu es le souffle.
Que faire du feu, de la lave du volcan, du réveil de ce dragon ? 
Rien. C’est là et c’est bien. Ça ne t’appartient pas plus que ce n’est dirigé vers une personne précise. C’est là et c’est bien. Tu laisses en toi se réunir les quatre éléments de l’alchimie d’Empédocle, l’air, la terre, le feu, et l’eau. Tu les laisses s’équilibrer. Tu ne fais rien d’autre que ça. Tu es vivant.
Sans vibration, rien ne serait vivant.

Ne fais rien, pleinement, et dans ce Rien ça palpite intensément.

Éros est dans ce rien, fils de Pénia et de Poros, de la pauvreté et de la ressource.

Extrait de Hypnose quantique 3: La Joie 


 

 

 

 

Dream is inside

"L' objectif de l' art n' est pas le déclenchement d' une sécrétion momentanée d' adrénaline, mais la construction progressive, sur la durée d' une vie entière, d' un état d' émerveillement et de sérénité."

Glenn Gould